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[Le Juju]

Rappel dernier message de la page précédente :
Je pense que la sensation du recule est très variable entre tout les tireurs, mon meilleur ami ne tire que de la solognac sans jamais avoir de douleur à l'épaule alors que moi qui est toujours été sensible au recule je peux vous dire que d'une cartouche à l'autre il y a toujours une différence, malheureusement les plus douces sont souvent les plus chers. :pabol!)

[lilou19]

Bonjour à tous,
Lorsque je me suis intéressé au ball-trap, j'ai connu une période, comme beaucoup d'entre nous sans doute, durant laquelle j'ai testé pas mal de cartouches de toutes marques et de toutes charges (à l'époque de 24gr à 36gr). Je me suis calmé depuis...
J'ai alors remarqué, de façon tout à fait empirique, que les cartouches, toutes marques confondues, "cognaient" plus en petit culot (8/10 mm) qu'en grand culot (16/20mm), cela bien évidemment pour le même fusil et la même charge tirée.
J'ai consulté alors des bancs d'essai de différentes cartouches de différentes marques, en petit et grand culot.
J'ai alors remarqué que, systématiquement, pour toutes les marques sans exception, les pressions des petits culots étaient plus élevées que celles des grands culots, souvent d'au moins une centaine de bars, malgré des vitesses initiales sensiblement les mêmes.
J'ai alors essayé de comprendre le "pourquoi du comment".
Je me suis ainsi remémoré le temps lointain où, gamin, j'observais mon grand-père recharger ses cartouches. Toutes les cartouches rechargées étaient des grands culots. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que les petits culots se déformaient à un point tel qu'il n'était plus possible de les réintroduire ne serait-ce qu'une fois dans la chambre. Pour autant, la déformation des grands culots n'était pas inexistante: avec eux, on n'avait droit qu'à un voire deux rechargements.
J'imagine un culot de cartouche comme des starting blocks de sprinter. Si ceux d'Usain Bolt avaient plus ou moins cédé, la perte de rendement lors des départs n'aurait sans doute pas permis au champion de réaliser le palmarès qui est aujourd'hui le sien.
Je pense donc que la déformation plus importante du petit culot lors de la montée en pression s'accompagne d'une perte de rendement préjudiciable à la performance. Dès lors, pour maintenir des performances sensiblement égales aux cartouches grands culots, il se peut que les fabricants soient conduits à "doper" leurs cartouches petits culots, soit en augmentant la quantité de poudre soit en utilisant des poudres différentes.
Pour répondre donc à la question posée, je crois que la première chose à faire pour tirer la cartouche 28 grammes la plus douce possible est de choisir une cartouche grand culot. Une fois cela fait, on peut comparer les marques et modèles entre eux.
En me référant à la formulation de la question, j'ai mis volontairement de côté l'influence de l'arme sur le recul.
Et je ne parle pas du prix des cartouches...

[Bernard PROUST]

Outre ce qui a été déjà exposé les cartouches 8 plis sont indeniablement plus douces.

[Cowboy]

Et que penser des cartouches avec un étui en carton ?

[Bernard PROUST]

En principe oui

[Balistic]

Donc avec une cartouche douille carton à grand culot et sertissage 8 plis, tu ne sais même pas si le coup est parti et pourtant le plateau casse !mgreen:!) :sor!)

[MARTY Philippe]

Il est important dans un premier temps de définir le terme douceur car dans les différents posts il apparait une confusion entre pression de la cartouche et recul, les 2 termes ne sont pas balistiquement liés ni proportionnels.
Il est possible d'avoir une cartouche dite "lente" avec une pression élevée et vise-versa.
A savoir:
La pression est exprimée en bar
La vitesse de recul est exprimée en m/s.
Il faut savoir que la pression c'est surtout le fusil qui l'absorbe et la vitesse de recul c'est l’épaule du tireur.
La pression de la cartouche est fonction de nombreux paramètres: type d'amorce, de poudre, de charge à propulser, de résistance au dessertissage, de l'ajustement bourre /douille... et aussi du calibre. Plus un calibre est étroit plus les pressions sont élevées.
Les pressions spécifiques autorisées sont plus élevées pour un calibre calibre 28 ou 410 qu'un calibre 12.
La vitesse de recul est conditionnée par la masse de l'arme, la masse de la charge et sa vitesse initiale.
En clair la vitesse de recul sera plus élevée si la charge est lourde et rapide et que le fusil sera d’autant plus léger.
Il est donc possible d'avoir une cartouche douce en pression est une vitesse de recul élevée si la vitesse initiale est elle aussi élevée et bien-sur l'inverse.
Donc pour préserver la longévité de votre fusil il est plus intéressant d'utiliser des cartouches à faible pression et pour préserver votre épaule une cartouche à vitesse initiale et charge modérée.
Il faut toutefois rajouter qu'une forte pression va être ressentie également par le tireur car cette pression va créer un effet vibratoire important dans le fusil est il sera transmis dans les mains et la joue du tireur.
Autre élément amenant un inconfort sera la vitesse de la montée en pression de la cartouche une montée très rapide donnera une vitesse de recul identique mais plus rapide et sera perçue comme un paramètre inconfortable.
Les douilles "carton" ont pour réputation de donner des cartouches dites"douces", sur le terrain c'est surtout une vue de l’esprit sauf si elles ont été réglées avec une vitesse modérée. A chargement égal la différence entre une douille plastique et carton est imperceptible au tir, seul le fusil le ressentira car le carton va absorber une toute petite partie de la pression alors que le plastique de part sa nature ne le peut pas.
La qualité de l'acier du culot et sa hauteur auront également un effet modérateur en terme de pression exercée sur la chambre du fusil. Le culot contenant une petite partie de la pression.
Voila à toute VITESSE et en DOUCEUR quelques modestes explications balistiques.

[MARTY Philippe]

Attention aux sertissages 8 plis....
Pour déplier un pli il faut une certaine énergie donc plus il y a de plis plus il y a de résistance..... vous êtes pas obligé de me croire il est vrai que je suis un peu perché des fois....

[Bernard PROUST]

Le tout est de ne pas être perché parce que tu ne ferais pas un pli !mgreen:!)

[MARTY Philippe]

C’est sur que branché peut-être tu as une chance de pas me louper.... :sor!)

[MICHEL MANJOT]

Une superbe post bien écrit , bien rédigé et très compréhensible. Bravo à lilou 19 pour son analyse et à Philippe bien sûr pour ses qualités habituelles didactiques!! (et de tireur aussi!!)